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lundi 30 juillet 2018

LE SYNDICAT - Elimine les nazes


Les titres inédits de l'album ELIMINE LES NAZES du groupe LE SYNDICAT dont j'étais membre ont été réalisé entre 1995 et 1997 à partir d'un 4 pistes. Ils n'avaient pas vocation à être publié, surtout qu'internet n'existait pas à l'époque. Selon moi, cet album a été réalisé uniquement pour nous faire plaisir et pas pour être commercialisé. Mais comme internet existe désormais et que la question des droits d'auteur semble une question accessoire, il faut faire avec. Donc, je voulais faire entendre aux moralistes quelques extraits afin qu'ils réfléchissent bien avant d'interpréter littéralement mes textes de rap...
 
Avant de commenter chaque titre, il me paraît nécessaire de situer le contexte géographique et historique puisque à l'époque je vivais à Argenteuil dans le Val d'Oise où les commerces avaient disparus à force de se faire braquer, où la police tardait à venir quand elle avait le courage de venir, où les agents de la BAC ressemblaient à des cowboys ou à des lascars avec des brassards, où des guerres de territoires avaient lieu entre cités voisines (notamment Epinay-Sur-Seine ou Saint-Gratien), qu'il fallait mieux se balader en bande ou avoir des armes sur soi, où des types avaient de gros pitt bull... Par exemple, pour aller à Paris, il fallait prendre le RER à Saint-Gratien mais les types des Raguenets (Saint-Gratien) y squattaient souvent. Une fois, mon pote (rebeu) et moi avons été agressé à Gennevilliers par 4 rebeus majeurs dans le RER durant la période du ramadan et j'ai eu un couteau sous la gorge avant qu'on me vole un manteau... Un des agresseurs voulait que je descende avec eux et bien évidemment, personne ne bougeait dans le train car c'était chacun pour soi. "Tant pis pour lui, mec..." comme disait Kery JAMES. C'est à partir de cette agression que je suis devenu favorable au rétablissement de la guillotine et que je me baladais souvent avec des couteaux sur moi. Je me baladais avec des types armés de pistolets grenailles. En pleine nuit, par exemple, j'ai cru qu'un type avait tiré dans notre direction et j'ai entendu une balle passée. C'était l'époque de MENACE II SOCIETY puis de LA HAINE et certains se croyaient dans des films. Mais l'Education Nationale en rajoutait une couche avec sa révolution sanguinaire...Quand les Raguenets (Saint-Gratien) voulaient faire leur merdier à Joliot-Curie (Argenteuil), les types de la ZUP d'Argenteuil, de Balmont... venaient à plus de 100 aux Raguenets à Saint-Gratien. Lors de la manifestation contre le CPE (je crois), on y allait pour gueuler "Argenteuil" et je ne savais pas autre chose de cette manifestation. Alors, le mec pouvait être balaise en boxe, ça lui servait à rien. Et moi, pour calmer mes nerfs, je faisais du rap. Voilà ma version très courte concernant le contexte de cet album. Mais quand DISIZ LA PESTE rape J'pète les plombs et que j'entends la phrase "mais attends toi, tu viens de quel quartier, quelle téci...", ça me fait rire mais ça ressemblait à cela en beaucoup moins marrant, en plus de nombreux contrôles d'identité quand on sortait. Contrôler deux fois par la police en une journée, j'ai connu et pourtant, j'ai une tête de blanc... 

Bien évidemment, dans la vidéo, il n'y a que des extraits où j'apparaissais.  


01 - Le retour

J'ai effectué la musique à partir de plusieurs samples en y ajoutant des sons de synthétiseur. Par rapport à la violence de cet album inédit, on voit que j'ai lu l'Ancien et le Nouveau Testament de la Bible. Quand certains dénoncent la violence du rap, ils feraient mieux d'étudier l'Ancien Testament qui m'a beaucoup inspiré. Certes, il n'est pas écrit que les "corrompus empestent" mais il y a des passages bien plus "hardcore". Et bien évidemment, je parle de Marat... "C'est par la violence que l'on doit établir la liberté", ça fait penser à 1789, vous ne trouvez pas ?

 
02 - Le somnifère

J'ai entièrement réalisé la musique mais j'ai ajouté un sample de saxophone.

Ce qu'on vivait ne semblait pas intéresser les médias et quelques rappeurs décrivaient mieux ma réalité que certains journalistes. Je ne comprenais pas l'absence de liens entre la télévision et ma réalité. Plus tard, quand j'ai vécu à Paris, j'ai vu une toute autre ambiance et les policiers étaient même polis, comme si certains journalistes n'osaient pas aller dans certaines banlieues. On m'avait dit que des journalistes s'étaient fait voler leur matériel en venant à Argenteuil alors, les choses graves pouvaient éventuellement se lire dans les colonnes Faits divers du Parisien édition du Val d'Oise. Tant que la capitale Paris n'était pas touchée par les racailles puis les terroristes, les journalistes en avaient rien à cirer. Mais c'est dans les "zones de non-droit" où la police n'allait plus que les délinquants sont devenus de plus en plus dangereux et que les salafistes ont commencé à faire leurs affaires. Alors, la télévision ressemblait à un somnifère, un truc qui nous raconte des histoires pour nous endormir. Le thème n'est pas original car il avait déjà été traité par SENS UNIK dans le titre Tue ton poste dès 1992.


03 - Elimine les nazes

J'ai réalisé la musique en utilisant un sample de batterie et un sample de violons. J'ai également effectué un scratch d'un type que j'ai rencontré plus tard... Ce titre est important pour la suite parce que j'ai commencé à travailler avec "Mehmehd" à cette époque. A l'époque, je détestais Jacques CHIRAC et j'avais de bonnes raisons car je ne voulais pas faire le service militaire et prendre le risque de mourir pour des corrompus. Je voulais même prendre la place à Chirac en "bon révolutionnaire" hostile à l'aristocratie, croyant qu'il suffisait d'avoir des "principes simples" pour diriger une société complexe mais après tout, c'est ce qu'on nous enseignait. IAM en plaisantant, rappait Le nouveau Président... Déjà, si les agents de l'Etat connaissaient leurs "principes simples" et la Constitution, on pourrait commencer à parler d'Etat de droits... Mon texte est assez minable mais c'était pas pour être diffuser...


04 - La nouvelle mafia

Pas d'extrait. J'ai réalisé la musique à partir de deux samples et d'un scratch.


05 - Rôti de poulet

J'ai utilisé un sample de 2PAC et j'ai ajouté des sons de synthétiseur et des scratchs. On entend un extrait de film dans le titre... De mon côté, j'ai voulu raconter une fable de type Jean de La FONTAINE mais version urbaine... puisque mes professeurs de français m'expliquaient que c'est ainsi que Jean de La Fontaine procédait pour échapper à la censure royale. Mais le titre pourrait faire penser au titre Sacrifice de poulets du groupe Ministère Amer. Ce titre n'avait pas pour ambition d'être publié et depuis cette période, j'ai vu comment on vivait à Paris. Alors, chez les hommes comme chez les animaux, il ne faut pas généraliser.


06 - Le territoire des ombres

Pas d'extrait car excès de réverbération. Au début, on en mettait trop. J'ai composé la musique à partir d'un sample de batterie.
 

07 - Un homme à abattre

J'ai composé la musique à partir d'un sample de batterie et d'un sample d'un son d'animal. Mon couplet était aussi stupide que le refrain mais c'était un titre inédit qui n'avait pas pour ambition d'être publié. Dans mon couplet, j'évoque FARAKHAN que je pensais être raciste après avoir entendu le titre Blanc et noir du groupe NTM. A l'époque, il était bien vu, même dans les cours, de relater les attentats contre Hitler... Puis, j'ai étudié ce que racontait Jean-Marie LE PEN dans de nombreux détails ainsi que Louis FARAKHAN et en fait, c'était très loin des caricatures qu'on pouvait entendre. Concernant Louis FARAKHAN, j'ai lu plusieurs traductions qui ne font pas de lui un personnage raciste et si les traductions sont bonnes, ce dont je doute, c'est beaucoup plus subtiles (un peu comme avec Jean-Marie LE PEN). Donc, mon couplet, écrit il y a plus de 20 ans, est pourri mais j'étais adolescent et influençable. Je préfère lire les commentaires de l'auteur aux commentaires des commentateurs des commentateurs... En théorie, je ne devrai même pas commenter un rap qui ne m'a apporté aucune tune. Après, est ce qu'on a le droit d'évoluer ? C'est une bonne question ! Il me semble que si l'on ne pouvait pas évoluer, les femmes ne pourraient pas voter en application de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 et qu'il faudrait même rétablir le suffrage censitaire mais je laisse aux historiens le soin de se prononcer sur ce sujet qu'ils devraient maîtriser mieux que moi... Ce qui est intéressant, c'est qu'un jour un professeur de français débattait avec des élèves qui étaient contre Salman RUSHDIE à cause de son livre Les versets sataniques et elle leur reprochait de ne pas avoir lu son livre. Je trouvais son argument valable mais combien d'instituteurs, de professeurs, et d'enseignants ont vraiment pris le temps de lire du Louis FARAKHAN, du Jean-Marie LE PEN, du Adolf HITLER, du Joseph STALINE... sans se limiter à des extraits ?   

 
08 - Happy birthday

Pas d'extrait. J'ai composé la musique en rejouant la musique d'Happy Birthday à certains passages. Elle a été enregistré pour quelqu'un. Je m'amusais à raconter des conneries mais cela ne vous regarde pas car c'est un inédit de chez inédit.

 
09 - Noël marqué par la tristesse

J'ai fait la musique à partir du sample d'un beat. Le début me plaît bien car j'indique l'année de l'enregistrement (1995). Je prononce mal le mot "commune" mais ce n''était pas pour être publié comme vous le savez. "Les enfants veulent des grenades et des flingues... le monde est devenu dingue", que dire de plus ?

 
10 - Le dernier train

Pour ce titre, j'ai utilisé plusieurs samples dont un sample de batterie en y ajoutant des sons de synthétiseur. Il s'agit d'une fiction inspirée de mon agression dans le RER C que j'ai évoqué en introduction. J'ai connu plusieurs agressions et des fois, je devais fuir mais des fois, ce sont mes agresseurs qui devaient fuir. A force de vivre avec des gens violents, mythomanes, armés..., on finit par s'adapter mais à la base, je suis quelqu'un de très gentil mais j'étais trop gentil pour voir du danger.


11 - Par crainte de représailles

J'ai réalisé la musique à partir d'un sample de batterie et j'ai effectué quelques scratchs. Là aussi, il s'agit d'une fiction mais inspirée de mon vécu. Comme la police ne voulait pas se déplacer ou tardait à venir dans certaines cités, comme à Argenteuil, des bandes se formaient et quand cela ne suffisait pas, certains s'armaient. C'est la crainte de représailles qui poussait certains à être armés. Dans ma fiction, l'individu voulait devenir médecin mais son quotidien l'empêcha de prendre cette orientation. Dans la réalité, j'avais connu un type qui avait des diplômes mais qui ne trouvait pas de travail et finissait par vendre de la drogue. Moi aussi, j'ai des diplômes mais quand il n'y a pas de places pour tout le monde et que les sociétés de recouvrement ou les huissiers font du harcèlement, on essaye de trouver des solutions. Qui a envie de dormir dehors dans le froid ? Pourquoi pas faire un rap choquant, histoire de faire du buzz, non ??? C'est facile de juger quand on a un emploi stable avec le petit confort que le crédit permet d'obtenir mais quand on voit certaines situations et qu'on a aucune solution à proposer, on est moins tenter de juger à la va-vite. Cela ne veut pas dire que je cautionne tout et n'importe quoi. Et si on inversait les situations car des fois, je connaissais mieux les théories du droit que certains magistrats... Pour ma part, je n'ai jamais été un gros délinquant mais rien qu'en parlant poliment, sans injure, ni menace, je pouvais effrayer l'administration et des fonctionnaires armés. Dans les quartiers de la banlieue nord de Paris, c'était souvent la loi du plus fort et il était préférable d'avoir une famille nombreuse, ce que je n'avais pas. Alors, je me suis dit plus tard, puisque c'est la loi du plus fort, autant avoir des diplômes et travailler pour ceux qui ont le droit de porter des armes, de perquisitionner, de balancer des bombes... mais hélas, ils ne voulaient pas de moi. Est ce que ma volonté d'être juste, équitable et loyal leur posait problème ? Et finalement, est ce pour cela qu'ils ont inventé le RSA et d'autres aides ?

 
12 - Le somnifère remix

Pas d'extrait. J'ai composé la musique à partir de samples et de sons de synthétiseurs. J'ai ajouté quelques scratchs et des chants au refrain. Mais la qualité sonore ne me plaît pas.


13 - REPRESENT

Pas d'extrait. Ce titre contient plusieurs samples.


14 - LIBERTE EGALITE FRATERNITE
 
Pas d'extrait. Ce titre était initialement dans mon album perso. J'avais fait la musique à partir d'un sample de batterie. A la fin, je parle encore de la révolution et de 1789... Je crois qu'étudier la révolution française pendant plusieurs années m'a perturbé psychologiquement... Ils m'ont rendu "malade" avec leur incessante étude des révolutions...  


Et pour conclure par rapport à cet album, comment connaître la réalité sans s'y confronter ? En croyant tout ce que raconte les journalistes et les spécialistes s'exprimant à la télévision ? Le problème, justement, c'est que beaucoup de mes textes de raps, notamment dans mes albums perso, s'inspiraient des livres d'histoire et des journaux pour parler d'événements internationaux. Je conservais même des journaux qui avaient inspiré certaines de mes fictions. Mais, plus on est nomade, moins on accorde de l'importance à la télévision...

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