J'ai commencé le rap au début des années 1990 en rappant sur des versions instrumentales ou en coupant des parties de musiques pour les sampler en utilisant le bouton pause de la platine K7. Il me suffisait de réenregistrer par dessus à partir d'une double platine K7. C'était bien avant de posséder un sampler.
Si mes souvenirs sont exacts, en 1992, j'ai commencé à rapper avec un camarade de classe et en 1993, on avait enregistré notre premier album en utilisant des FACE B d'ARRESTED DEVELOPMENT, des musiques de DEE NASYY mais aussi des musiques réalisées à partir d'un synthétiseur que j'avais acheté. Le groupe se nommait Fifty Fifty et mon pseudonyme était FAT K avant de devenir Anonyme ou Han Ô Nym.
Lors de la fête de la musique en 1993 ou en 1994 à la cité Joliot Curie d'Argenteuil, nous avions chanté une chanson d'amour intitulé Couvres moi de baisers après un passage de BUSTA FLEX qui était accompagné de nombreux lascars de cités d'Epinay-sur-Seine. Après le départ de BUSTA FLEX, les mecs d'Epinay-sur-Seine étaient restés et nous demandaient si c'était du rap. On a commencé à chanter et, sans nous en apercevoir, on se faisait cracher dessus. Lors de mon couplet rap du titre Couvres-moi de baiser (qui était différent de celui dans la vidéo mais dans le même état d'esprit), j'ai reçu un crachat au niveau de la bouche. Alors, au lieu de finir mon couplet, j'ai improvisé en insultant le public avec des trucs du genre "allez tous niquer vos mères". Je me suis approché d'un type dans l'ambition de le frapper mais ils étaient environ une cinquantaine et la barrière de sécurité allait céder. Un mec de la cité Joliot Curie, où le concert avait lieu, a sorti un gros couteau et les types avaient peur de se prendre un coup de couteau de sa part. Beaucoup de jeunes de la cité Joliot Curie étaient partis à Paris pour la fête de la musique. Moi et mon pote sommes partis dans les locaux de la Maison de quartier. Puis, les CRS ont débarqué peu de temps après en utilisant leurs matraques. Quelques jours après, les mecs de Joliot Curie voulaient ou avaient fait une descente à Rue de Marseille à Epinay-sur-Seine. Voilà comment cela se passait lorsqu'on chantait une chanson d'amour...
A Argenteuil, il y avait les battes de base ball, les pitt bull, les pistolets grenailles, des balles qui fusaient et même le collège avait brûlé... histoire de rappeler l'ambiance d'Argenteuil et notamment de la cité Joliot Curie où j'étais scolarisé. J'ai gardé un petit article de presse pour une fois qu'on parlait de la Joliot Curie mais je crois que c'était dans LE PARISIEN édition Val d'Oise... Vous avez vu, c'est pas un grand article mais seulement un petit fait divers. Ca sentait le cramé pendant des semaines dans tout l'établissement mais c'était "normal" comme toutes sortes d'histoires.
A partir de ce moment, nous avons fait du rap beaucoup plus violent, plus en phase avec notre réalité mais il s'agissait souvent de fictions comme le démontre le rap intitulé La bête fait avec mon groupe de rap LE SYNDICAT qui était désormais composé de 3 personnes. C'est dans l'album intitulé Triste Avenir qu'apparait le titre La bête qui a été réalisé en 1996 à partir d'une batterie samplée, d'une musique que j'ai composé sur synthétiseur et d'extraits de Hulk... Ce titre était inspiré d'un film d'horreur que j'avais vu. Il a fallu attendre l'arrivée des graveurs de CD pour le graver car toutes nos enregistrements se faisaient en K7 à l'époque.
Mais, comme pour le mini-album intitulé La troisième guerre mondiale du groupe LE SYNDICAT où j'évoquais la notion de fiction en introduction, dans le rap intitulé Causes toujours de l'album LA PROPAGANDE REPUBLICAINE, je dis clairement "Admires tu le sang qui coule dans nos tristes fiction". J'avais oublié un s et un point d'interrogation mais, au passage, j'étais probablement encore mineur au moment de ce titre et j'ai jamais été très doué en orthographe même si je me suis amélioré. Comme quoi, les dates, ça a de l'importance pour savoir si le rappeur est mineur ou majeur... Cependant, je précise "Pour ma part, je m'instruis avec beaucoup de difficultés, essaye peu à peu de sortir de l'obscurité"...
Des fictions, on en faisait plein mais parfois on tentait de faire du rap politique ou conscient.
Alors, pour débattre avec un mort, il est préférable de connaître l'historique car on se sait jamais ce qui peut sortir un jour ou l'autre.
"Antisémite", une fiction inspirée de faits réels, c'était une évidence pour moi. Après, je ne suis pas historien et je n'ai pas été rencontré les victimes des guerres et des révolutions pour vérifier certaines allégations. En tous les cas, le collège qui a brûlé à Joliot Curie, c'était pas une fiction et cela figurait bien dans une partie de la presse. Je ne suis pas journaliste ou historien mais je vous invite à comprendre que mon rap "Antisémite" a été rédigé à partir de sources diverses. Et oui, je jouais un personnage comme dans le titre Monsieur Mito et j'avais mis des guillemets pour donner un indice aux auditeurs et internautes mais certains ont, semble t-il, négligé ce détail... Pourtant, j'ai rarement mis des guillemets à un titre de rap.
Une petite pensée à la cité Joliot Curie d'Argenteuil (voir dessin ci-dessous) même si je suis né et j'ai grandi à Rue Dumas puis à proximité de la Source à Epinay-sur-Seine (notamment scolarisé au collège Robespierre). Stéphane doit se souvenir de l'ambiance à Epinay-sur-Seine, à Enghien, à Saint-Brice sous forêt et un peu des cours sur l'Egypte...
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